Extrait du journal de Chin Mei-ling, fille d'immigrants chinois :
Le 13 novembre 1922
Baba avait son air sérieux et il m'a demandé si je m'ennuyais beaucoup de Ma. « Tous les jours », lui ai-je répondu, mais sans lui avouer que je pensais à Ma plusieurs fois par jour. Baba a souri et il m'a avoué que lui aussi. Puis il m'a regardée intensément, droit dans les yeux. « Je te promets, Mei-ling, que nous allons faire tout ce que nous pouvons pour faire venir ta mère et ton frère », m'a-t-il dit. Il m'a saisi le bras et l'a serré à me faire mal. J'ai tout de suite su que ce que Baba venait de dire était vrai. Si nous continuons de travailler très fort et que nous mettons notre argent de côté, nous pourrons payer leur transport et leur taxe d'entrée, tout comme oncle Wing-lok l'a fait pour nous.
Le 16 novembre 1922
Baba ne m'a jamais dit exactement combien nous avions réussi à mettre de côté, mais je sais qu'il rêve de faire venir en même temps Ma et Petit-frère. Quand je pense à la somme qu'il nous faut amasser, je me sens toute petite. Mille dollars, en plus du prix du passage sur le bateau! Combien d'heures allons-nous devoir travailler pour y arriver?
Copyright © Gillian Chan, 2004.
Copyright © Éditions Scholastic, 2005, pour le texte français.
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