Extrait du journal de Déborah Bernstein, au temps de la Seconde Guerre mondiale :
Le 9 janvier 1941
Une lettre de Sarah est arrivée, glissée dans l'enveloppe avec celle d'oncle Nathaniel.
Chère Déborah,
Ce que nous craignions le plus au monde a fini par arriver. Trois grands coups frappés à notre porte. Maman est montée dans ma chambre à toute vitesse et m'a dit de fermer la porte et de ne pas sortir. Quelques minutes plus tard, elle est revenue et s'est effondrée sur mon lit, en larmes. « Ils l'ont emmené », a-t-elle dit. « À Drancy. Arrêté. »
Je ne dors presque plus. Je n'arrête pas d'entendre ce bruit dans ma tête. Trois grands coups sur la porte. Parfois, rai l'impression que ma tête va finir par éclater, à force de les entendre. Chère Déborah, qu'est-ce qui ne va pas en ce monde? Je ne comprends rien à tout ça. Et toi?
Ta cousine qui t'adore,
Sarah
Dans sa lettre, oncle Nathaniel parle de son arrestation, mais à part une question à propos des démarches pour les visas, il ne dit pas grand-chose d'autre. Je peux entendre maman pleurer dans sa chambre.
Copyright © Carol Matas, 2006.
Copyright © Éditions Scholastic, 2006, pour le texte français.
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