Extrait du journal d'Henriette Palmer, au temps de la
ruée vers l'or :
Le 7 juin 1862
J'ai tellement mal aux jambes et aux pieds que je ne suis pas capable d'écrire. C'est absurde, mais c'est comme ça.
Le 8 juin 1862
Un jour de repos, car c'est dimanche. Même si je souhaite retrouver papa au plus vite, cher journal, je suis bien contente de rester assise et de laisser mes pieds se reposer. Ils sont couverts d'ampoules, et ce n'est pas joli à voir. J'ai fait bouillir de l'eau dans ma casserole et nettoyé mes blessures du mieux que j'ai pu. En ce moment, je suis assise, mes bottes posées à côté de moi.
Des vagues de tristesse m'envahissent continuellement, aujourd'hui. Maman me manque. William et Lola aussi. Chaque fois qu'un éclaireur arrive au galop, enveloppé d'un nuage de poussière, je me dis que ce doit être quelqu'un du fort qu'on a envoyé me chercher. Mme Owen a sans doute raconté à William et à Lola que je ne reviendrais plus, même si j'ai promis le contraire à William. Je parie qu'elle leur a dit que j'avais été enlevée par les Indiens ou que je m'étais noyée dans la rivière. Je ne veux pas leur causer d'inquiétude, mais je me rends compte maintenant que je l'ai probablement fait. Un autre de mes défauts, qui faisait soupirer maman bien souvent : j'agis sans réfléchir.
Copyright © Barbara Haworth-Attard, 2004.
Copyright © Éditions Scholastic, 2007, pour le texte français.
Tous droits réservés
Retour >