Extrait du journal d'Isobel Scott à la rivière Rouge :
Le 3 novembre 1815
Nous sommes arrivés aujourd'hui à La Fourche! Il s'est passé beaucoup de choses depuis la dernière fois où j'ai ouvert ce journal, il y a déjà plusieurs semaines. Vers la fin de notre voyage, nous avons dû relever encore un autre défi. II ne nous restait plus rien à manger. Les chasseurs ne trouvaient que du petit gibier, et même pas en quantité suffisante pour nourrir tous ces gens. Par moments, la seule idée que j'avais dans la tête, c'était celle de mon estomac vide.
Ce matin, quand nous sommes arrivés, il faisait soleil. Sur le ponton de bois, 13 familles étaient venues nous accueillir — les seuls colons qui n'avaient pas été emmenés ailleurs par la Compagnie du Nord-Ouest.
C'était la pagaille, tandis que tous se donnaient les dernières nouvelles. J'ai examiné avec attention ce qu'il y avait autour de moi afin de me faire une idée de notre nouveau chez-nous, mais le paysage était exactement le même que celui que nous venions de traverser au cours de notre voyage. J'avais hâte de pouvoir aller explorer tout ça. J'allais le proposer à James et Robert quand papa s'est précipité vers nous et nous a dit : « Nous ne pouvons même pas descendre nos bagages. Les colons n'ont pas eu la chance de reconstruire l'établissement depuis l'attaque. Il n'y a pas assez de réserves de nourriture pour que nous puissions passer l'hiver ici. »
Je n'arrive pas encore à y croire, même si je suis en train de l'écrire dans ces pages. Faire tout ce long et difficile voyage pour apprendre que nous ne sommes pas encore rendus chez nous.
Copyright © Carol Matas, 2002.
Copyright © Éditions Scholastic, 2006, pour le texte français.
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