Rencontrez Norah McClintock
Une mer de chagrin a été une expérience d’écriture complètement différente de tout ce que j’ai accompli auparavant. Alors pourquoi l’ai-je fait? Qu’est-ce qui m’a encouragée à me lancer dans la rédaction d’un roman historique?
Je blâme ma mère.
Ma mère a passé plusieurs années à faire des recherches sur ses ancêtres. Elle a découvert de nombreuses choses, notamment que son arrière-grand-mère – donc mon arrière-arrière-grand-mère – avait quitté l’Irlande pendant la Grande Famine (liée à la forte chute de la production de pommes de terre) à la fin des années 1840. Elle avait péri pendant la traversée ou juste après son arrivée au Canada.
Un jour, longtemps après que Scholastic a lancé sa collection de romans historiques Cher Journal, j’ai pensé que ma mère, qui est passionnée de lecture, aimerait en lire un sur la Grande Famine irlandaise et l’émigration massive d’Irlandais au Canada qu’elle a entraînée. Mais lorsque j’ai fait une recherche sur le site web de Scholastic, je n’ai rien trouvé sur le sujet. J’ai alors envoyé un courriel à mon éditrice chez Scholastic – et j’ai été très surprise d’apprendre qu’aucun Cher Journal ne relatait ce segment de notre histoire et qu’aucun n’était prévu. Elle m’a demandé si j’avais envie d’en écrire un et j’ai décidé de relever ce nouveau défi.
Heureusement, j’adore l’histoire. J’ai même un diplôme de l’Université McGill dans cette matière et je n’ai jamais perdu l’intérêt de lire sur notre passé. Alors je me suis lancée. Non seulement j’ai lu tout ce que j’ai pu trouver sur la Grande Famine, sur la peste à bord des navires, qui a coûté tant de vies, et sur ce qui attendait les pauvres immigrants irlandais de l’autre côté de l’océan, mais j’ai aussi écumé la bibliothèque afin d’y trouver de la correspondance, des témoignages et des journaux datant de cette période. C’était une aventure fascinante et j’ai fini par accumuler plus d’informations que ce dont j’avais réellement besoin pour écrire mon livre. Cela m’a permis – et j’espère qu’il en sera de même pour les lecteurs et les lectrices – de comprendre à quel point il fallait du courage aux immigrants venus au Canada et une grande force physique et spirituelle pour reconstruire leur vie en compagnie de leurs proches. Écrire ce roman m’a aussi permis de créer des liens avec une femme, mon arrière-arrière-grand-mère, que je n’ai jamais connue.
Norah McClintock