Gilles Tibo
Pendant qu’une de mes amies réparait une chaussette trouée, je lui ai vraiment demandé, en riant, si elle était capable de recoudre un coeur brisé. Après quelques secondes d’hésitation, elle m’a répondu qu’il fallait beaucoup plus que du fil et une aiguille pour réparer un coeur brisé.
C’est à ce moment-là que j’ai eu l’idée d’écrire une histoire dans laquelle il serait question de réparer un coeur mal en point.
Ensuite, je me suis installé à mon ordinateur et j’ai écrit une première version de cette histoire en inventant le personnage de madame Lili. Une femme au grand coeur, qui réparait toutes sortes de choses brisées et qui se retrouve soudainement devant un enfant qui a le coeur plein de chagrin. Par la suite, en peaufinant cette histoire, j’ai écrit de nombreuses versions jusqu’à ce que madame Lili prenne toute sa dimension de bonté et de générosité.
En fait, je ne désirais pas vraiment travailler avec un illustrateur précis. Je voulais un artiste dont le style d’illustration correspondrait à l'esprit de l’histoire. C’est à dire un style qui combinerait à la fois un univers réaliste, fantaisiste et poétique.
Après un délai de quelques années, on m’a proposé Irène Luxbacher, illustratrice vivant à Toronto.
J’ai aussitôt été ravi par la qualité artistique de son travail, à la fois minutieux et rempli de lumière. Je suis vraiment ravi qu’elle ait accepté de donner vie à madame Lili. Elle y est parvenue avec brio en lui insufflant une nature pleine de générosité, de douceur et de bonté.
L’histoire de madame Lili est, au fond, un conte philosophique, un condensé de plusieurs thèmes : les relations intergénérationnelles, le deuil, l’importance de la communauté, l’entraide et la bonté envers ceux qui nous entourent. Cette histoire est un hymne à la générosité, à l’attention portée à l’autre, à la réciprocité.
J’écris toujours en ayant le coeur grand ouvert. J’espère que Le grand coeur de madame Lili rejoindra celui de nombreux lecteurs et lectrices un peu partout sur la planète.